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 Noxviridis

Cher Docteur,

9 Octobre 2017 , Rédigé par noxviridis

(résumé des choses que je dois lui dire à la prochaine séance)

Je pense que l'on arrive au bout d'un chemin. Ma conclusion de tant d'années de travail sur moi-même est que la souffrance est avant tout de la fatigue, ou pour le dire autrement, un blocage d'énergie. Elle précède toute réflexion, toute expérience, tout vécu. Elle est là. Elle est présente au réveil, après une bonne nuit de sommeil.
Elle se niche au coeur de mon système digestif. Deuxième cerveau? C'est bien possible. En tout cas, voici le schéma :

Tout va bien, il ne se passe rien, mais je ressens un malaise. Je ne vais pas me comporter comme mon "coeur" le souhaite. Il y a peu de différence, c'est toujours moi, simplement j'ai l'impression de "jouer" ma vie au lieu de la vivre ; mon expression faciale, mon expression orale, ma gestuelle ne correspondent pas exactement à ce que je suis. Je le ressens, et le malaise se renforce.

Si je m'arrête, et je me concentre pour confronter le malaise à la réalité, la conscience perçoit qu'il n'y a pas motif pour ressentir un malaise, et celui-ci se dénoue. Il se dénoue en relaxant une anse de mon intestin, ou en provoquant un spasme de mon estomac. Gargouillis : mon transit progresse, jusqu'à rencontrer une autre zone à détendre. Lorsque cette détente intervient, des endorphines sont produites et c'est très agréable. C'est pourquoi j'ai tendance à prolonger l'activité.

Le caractère agréable n'est pas la seule conséquence : il s'agit de se concentrer sur la réalité, c'est donc de la méditation de pleine conscience. Je suis là dans l'instant, et non à rêvasser, voire donc ressentir un malaise, un besoin de régler des choses, qui n'est rien d'autre qu'une digestion paresseuse !

De cet état de fait découlent bien des frustrations. Lorsque je suis détendu, je suis joyeux, même seul. Sinon, j'ai toujours quelque chose à faire, à régler, à corriger...
De ce fait, je n'ai de temps pour personne d'autre que moi, ou pas assez. Pas assez de disponibilité, pas assez d'attention à offrir, sauf pour ma fille bien sûr, mais là l'amour préexiste, il n'y a pas besoin de le construire. S'occuper d'elle est nécessaire, en plus d'être un plaisir, et même si je ne le fais pas dans un état de détente, de pleine conscience, je l'admets.


Mais pour tout le reste, y compris les activités de loisir, maintenant que j'y ai goûté, la pleine conscience est nécessaire, exigée, même pour lire un livre, voir un film..
On comprend donc que je passe l'essentiel de mon existence hors travail  : allongé, le ventre en l'air, "absent à la vie pour y être plus présent". Outre la production d'endorphines, la détente gastro-intestinale provoque des contractions de muscles de la peau ou des membres : un biceps gonfle, un genou se contracte. Voire même, tout mon corps est pris d'un spasme violent, je saute littéralement en l'air depuis ma couche. Ceci intervient souvent juste après un repas, lorsque la digestion me provoque une tachycardie et que je me concentre dessus. Cette tachycardie est souvent telle qu'elle est en soit désagréable, presque douloureuse. L'isoler , la confronter à la réalité où il ne se passe rien provoque ce spasme...

Ainsi, le malaise préexiste et provoque de la fatigue, nerveuse ou physique. A l'inverse, toute fatigue, par exmple le travail, tend à provoquer de la tension, un blocage du système digestif, avec ballonnements, trouble de l'attention et jusqu'à la migraine (céphalée de tension).

Le problème est avant tout physique, somatique, et je n'ai rien d'autre à faire contre cela que de renforcer, "muscler", la pratique de détente, ma posture au quotidien, ma façon de respirer, afin de provoquer le moins de cripsation digestive possible.

Le psy dira peut-être, probablement, que le travail commence maintenant, de comprendre pourquoi ces tensions préexistent, mais moi je laisse tomber. J'ai mis vingt-cinq ans à comprendre ce que je viens de décrire, je n'aurai pas le temps pour plus...

Et de la même façon, le fait que j'ai moins de plaisir sexuel avec une femme que seul ne fera pas l'objet de recherches personnelles , d'autant que sans partenaire, elles sont impossibles.

Il s'agit, dans les deux cas, de mauvais fonctionnement du système nerveux autonome. Si l'on peut dire, un handicap. Il va falloir faire avec.

 

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